C’est la présence qui fait le silence d’une chambre. [Henry David Thoreau]
Un spot inattendu et magnifique.
Probablement un des plus beaux spots du centre de la France. Il a tout pour lui. Une architecture extérieure encore en bon état, l’intérieur plus ou moins préservé et des objets encore présents sur place. Ajoutez à cela un emplacement géographique de rêve, il s’agit du petit spot paradisiaque par excellence.
L’entrée.
L’entrée s’est faite difficilement (la sortie aussi d’ailleurs). Une fois sur le site, quelques clichés extérieurs du bâtiment puis sans traîner, l’exploration intérieure a commencé.
Ce bâtiment, situé dans le département du Puy-de-Dôme, est placé au milieu d’habitations. C’est le genre de spot où il ne faut pas s’attarder en extérieur mais plutôt vite rentrer avant d’être aperçu par l’entourage.
L’intérieur est grandiose, la porte d’entrée amène directement sur les marches qui desservent les étages.
Peu d’histoire.
Il s’agit en réalité d’un internat désaffecté. Les dortoirs, les salles de classe et les douches, tout est encore en place. Tout comme le terrain de sport avec ses deux paniers de basket, qui ont souffert mais qui sont toujours là, et les portemanteaux encore intacts. En réalité ? Peu d’informations sur ce site, rien sur Internet et pas l’occasion de croiser les habitants du coin. Du coup, la part de mystère régnera sur cette bâtisse.
Exploration du rez-de-chaussée.
Au rez-de-chaussée, les pièces se succèdent, laissant apparaître des lits sans matelas, de vieilles chaises pouvant rappeler les sièges d’écoliers de nos jeunes années d’école primaire, en plastique ou en bois.
Exploration d’une partie de la cave.
Des escaliers descendent. En bas, une partie de la cave seulement. Certains endroits sont impraticables. Beaucoup d’objets mais aussi de déchets jonchent le sol. L’humidité s’est infiltrée, laissant l’endroit assez lugubre et sale.
Une autre petite partie devait être une loge pour réceptionner certains produits. Son utilité n’a pas été déterminée. Une porte mène à l’extérieur mais impossible de savoir à quoi pouvait servir cette pièce.
Retour au rez-de-chaussée.
Après la remontée jusqu’au rez-de-chaussée, un couloir s’étend jusqu’à une autre aile du bâtiment.
Il donne accès à plusieurs salles de classe. Il ne reste malheureusement plus rien d’un point de vue matériel. En revanche les salles, et plus globalement le site entier, renferment beaucoup de vieux radiateurs. Il serait presque juste de parler d’un cimetière à radiateur tellement il y en a !
Dans ce bâtiment, la nature a repris ses droits. La végétation pousse à foison à l’intérieur. Quelques plantes semblent ne pas être gênées par le fait de croître sur le carrelage, la mousse et la laine de verre. Les oiseaux passent par les fenêtres, traversent les pièces. Les rayons du soleil passent au travers des fissures, des fenêtres et des vitres cassées. Le silence est apaisant. Le spectacle est magnifique.
En progressant, le bâtiment laisse apparaître un couloir avec ce hublot intrigant.
Arrivée dans un hall, typique d’une école, qui donne accès aux étages supérieurs mais aussi à l’autre aile du bâtiment. Les graffeurs se sont fait plaisir dans cette zone, ils ont posé leur marque sur pratiquement tous les murs.
Retour dans la cave.
Des marches descendent dans le sous-sol. C’est parti pour une deuxième escapade à la cave. Arrivée sur place, une mine de merveilles. La progression s’est faite très doucement, de par le manque de visibilité mais aussi par la richesse du lieu.
Deux chaudières trônent dans une pièce, un vrai régal. Elles sont limites en parfait état.
L’endroit et l’atmosphère sont idéals pour se parfaire à la photographie. Les vannes, les manomètres, les moteurs, la mécanique, tout était là pour immortaliser l’instant et l’endroit parfaitement. Certaines vannes et certains manomètres étaient encore en parfait état laissant à penser que le lieu n’a été abandonné que récemment.
Une énorme cuve de fuel est présente dans une pièce.
Découverte de ces douches communes, impressionnantes. L’atmosphère qui s’en dégage n’est pas descriptible. Savoir que des années auparavant elles fonctionnaient et étaient utilisées. Elles sont encore intactes, seules les arrivées d’eau ne sont plus fonctionnelles.
L’inspection de la cave s’est achevée par un fouillis pas possible de prospectus et papiers en tous genres, aux côtés de cette vieille imprimante, qui est bien fatiguée.
L’amphithéâtre.
La visite continue dans les autres ailes de l’internat. En avançant un peu depuis le hall graffé, deux portes mènent à une même salle. Il s’agissait très probablement d’un amphithéâtre de cours. Plus aucune chaise ni tables ne sont présentes, seuls quelques casiers.
Au fond, une grande pièce sans issue. Le site renferme beaucoup de pièces de ce genre, sans issue, soit grandes soit petites. Leur utilité n’est pas réellement déterminée. Très probablement des salles pour entreposer certains objets et affaires de cours mais sans affirmation.
Exploration du premier étage.
Le premier étage possède plusieurs petites pièces, qui étaient surement des chambres individuelles.
Une salle centrale immense est présente. Dedans, plusieurs lits entassés. En réalité, les élèves devaient très certainement dormir dans ces immenses pièces (sur les deux étages) en chambre commune. Les petites chambres quant à elles étaient destinées alors aux surveillants.
Un réel bonheur de voir ces lavabos, encore bien résistants et épargnés par les allées-retours des personnes ayant foulées le site. Ils étaient surement destinés aux élèves des dortoirs communs, pour la petite toilette.
Ici, graffeurs, skateurs et fêtards se sont croisés. De nombreux graffs, des parcours improvisés (fabriqués avec les objets sur place) et les bouteilles de Kro et d’alcool le confirment.
Toutes les chambres ainsi que tout le site ont été bâtis sur une colline. La vue est bluffante, hallucinante. Toute la chaîne de Montagne du Puy-de-Dôme ainsi que toute la vallée sont visibles.
Les élèves qui étaient dans cet internat n’ont pas dû avoir une enfance difficile. Le site est magnifique.
La visite s’est alors pressée, le soleil se couchant. Une envie subite d’aller voir ce fameux coucher de soleil s’est faite ressentir. Direction le toit.
Le dernier étage.
Au dernier étage, la pièce centrale (jumelle à celle du dessous) a été entièrement « réaménagée ». Une des fenêtres a été dégondée. Les saccageurs ne sont en général pas très bien vus. Ils ne font pas en sorte de préserver le lieu, ce qui est bien dommage. Seulement là il faut avouer qu’ils ont eu une excellente idée. La vue est juste magnifique et imprenable.
Les toits.
Après un peu d’escalade, l’enjambement d’un radiateur et le passage par une fenêtre, les pieds sont posés sur le toit. Une fois dessus, l’extase. Le soleil se couchait. Malheureusement du côté opposé, celui caché par la façade du bâtiment. Mais la vue ainsi que la couleur du ciel faisaient juste rêver.
Pas assez de temps…
La visite touche à sa fin. Le retour à la réalité est difficile. Le lieu imposait tellement de silence, de calme et de plénitude qu’il est dur d’en sortir. Il faut maintenant se réhabituer à la réalité…
Rester aurait été un réel bonheur. Arriver en fin de journée sur un tel spot n’est pas recommandé, surtout si tout veut être vu parfaitement. Ainsi, de nombreuses parties ont été survolées.
Pas de panique, étant donné qu’il s’agit d’un grand et bon spot, un deuxième billet verra le jour. Tout comme le spot « Des Fenwicks aux graffs », le deuxième article sera publié un peu plus tard.
En attendant, voici les photos du premier article et du premier passage !
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