La chambre d’hôpital est un cocon insidieux qui, petit à petit, rend effrayant l’espace réel de l’extérieur, même le couloir. [Hervé Guibert]
Premier hôpital.
Un hôpital, voilà un spot qui n’a pas encore été ajouté au site d’UrbexElement. C’est maintenant une chose faite. Cet hôpital représente un univers très particulier et très agréable. C’est à la pause-déjeuner du dimanche 23 juin que ce site d’Auvergne a été exploré, scruté et admiré. L’émerveillement était à son comble. Au programme : chambres, laboratoires, salles de consultations, de repos, de pause, cave et accueil. Sur le site est présent un autre bâtiment assez étrange, une sorte d’entrepôt qui contient des bacs shampoing de salon de coiffure. Enfin, pour mettre un peu de piment à l’exploration, une rencontre a été faite… Avec la Police ! Pour avoir le débriefe de l’aventure dans ce magnifique spot et de cette histoire, c’est par là que ça se passe !
L’entrée.
Voiture garée, l’entrée s’est faite sans trop de difficultés, les accès étant malheureusement assez faciles à emprunter. Malheureusement dans le sens où beaucoup trop de casseurs, de voleurs et de récupérateurs peuvent entrer comme ils le veulent. Pourtant à l’intérieur, curieusement, encore beaucoup de choses sont en l’état.
Le site est composé de trois bâtiments parallèles représentant vraiment l’hôpital. Ils sont reliés par des couloirs vitrés (qui sont murés) mais également par la cave. Deux autres bâtisses viennent se joindre dans le fond du site dont une sorte de grand entrepôt/usine, avec une utilisation passée encore floue.
Le corps des trois bâtiments parallèles est formé de deux grandes ailes, correspondant aux chambres et salles de consultations, et d’un petit bâtiment central qui correspondait à l’accueil et aux salles de consultations possédant les grands appareils de radiologie.
L’entrée s’est faite par la grande aile de gauche.
Exploration de la première aile.
A l’intérieur de la première grande aile, de longs couloirs coupés par des portes « coupe-feu » battantes sont entourés des chambres et autres salles. Certaines parties sont bien épargnées des vandales et récupérateurs. L’impression d’être dans un hôpital encore en activité est palpable.
Certaines affiches et consignes de sécurité sont encore là, accrochées aux murs.
Toutes les chambres sont identiques, conçues sur la même lignée. Plus aucun lit n’est présent. Cependant, les têtes de lit sont encore là, ainsi que les portes télévisions encore fixés aux murs.
Les salles de bains possèdent encore toutes leur toilette ainsi que les douches et lavabos. Sont présents également tous les distributeurs de papier. Certaines chambres voient quand même ces éléments assez dégradés. Mais dans l’ensemble, tout est bien conservé.
La progression dans le bâtiment se fait doucement. Le vent est de la partie et un grand nombre de fenêtres sont ouvertes. Le calme n’est donc pas vraiment présent. Des bruits sourds, de claquement, de grincement et de sifflement viennent titiller. Par moments l’impression de ne pas être seul se fait sentir.
Une salle de consultation.
Arrivée dans une pièce qui était surement une salle de consultation. Un appareil pour distribuer de l’oxygène est encore présent.
Un appareil pour diffuser les radios est également accroché au mur, intact. D’ailleurs quelques radios sont encore présentes par terre, un trésor rare.
En bons urbexeurs et pour la préservation du lieu, la majeure partie des fenêtres ont été progressivement fermées lors du périple. Bon, aussi parce que les bruits font sursauter :-), mais également pour avoir un peu de tranquillité.
Archives.
Cette aile s’étend sur trois étages, tous similaires. Au dernier, une pièce est remplie d’archives éparpillées, de documents en tous genres, allant des revues médicales aux répertoires des visites, avec les noms des patients et la date de consultation. Un vrai trésor, notamment pour comprendre un peu l’histoire du site.
Cet hôpital possède beaucoup de calendriers, qui datent tous de 2006. Tous les documents trouvés ne sont pas forcément datés de la même année, mais sont toujours antérieurs à 2006. Il est donc supposé que le site a fermé ses portes peu après cette période.
Exploration de la cave.
Après cet interlude, descente dans la cave. Celle-ci est bien sombre, heureusement que la lampe est là. Le manque de luminosité se fait bien ressentir, mais ne freine pas pour autant. C’est pourtant dommage, car la cave possède aussi ses petits bijoux. D’abord les vestiaires, hommes et femmes. Tous les casiers sont encore présents. Par terre, des chaussures d’infirmières trainent par-ci par-là.
Dans les couloirs, des lits sont aussi entassés. Un réel bonheur, vraiment. C’est encore assez rare de voir ça dans les lieux abandonnés puisque ces derniers sont souvent volés ou tout simplement détruits. L’ambiance et la sensation qu’il peut en ressortir sont peu descriptibles. Le fait de savoir que quelques années auparavant ces lits étaient utilisés et que des patients étaient allongés dedans, d’avoir ça sous les yeux, c’est un réel musée, free et exclusif.
« La salle des machines ».
Une partie de la cave est investie par les chaudières, deux en tout, ainsi que des cuves et panneaux électrique. Toujours pleins de vannes et de manomètres. Les tuyaux forment un circuit qui donne l’impression que tout s’entremêle.
La cave est un grand labyrinthe. Beaucoup de petites pièces, qui correspondent aux archives, de Pharmacie, de Dermatologie ou encore de Neurologie. Des documents sont parfois encore présents, des thèses, des radios, revues médicales.
D’autres pièces sont présentes, des fois vides, des fois remplies d’objets entassés. Leur utilité n’est pas déterminée.
Exploration de la deuxième aile.
La deuxième grande aile située à l’autre extrémité, est identique à la première, sur tous points de vue. Elle renferme quelques petits trésors, comme ces médicaments, encore sur une table.
Exploration du bâtiment central.
Entrée cette fois dans le bâtiment central, plus petit. Ce dernier est rempli de belles choses, encore conservées. Les panneaux d’affichage sont encore là, au milieu de l’accueil. Ils indiquent les différents services de l’hôpital. Ainsi, l’aile de gauche possédait un service Pneumologie mais aussi d’Allergologie et de Neurologie. L’aile de droite possédait un service de Neurologie également.
L’accueil.
Cet accueil possède encore son comptoir, qui donne l’impression que l’hôpital est encore en activité, que le temps s’est juste arrêté un moment.
Une cabine téléphonique est encore sur place, préservée. Seul le téléphone s’est retrouvé à terre.
Le Graal.
Progression jusqu’au fond du bâtiment, c’est le point phare de la visite. Il offre un cadeau magnifique qu’il sera sans doute très rare de revoir à moins de nécessiter d’une consultation dans un hôpital encore en activité… Il s’agit d’une table de radiologie, encore équipée de la table et de l’appareil pour effectuer les radios. La marque et la série : Télévix 1600, le Graal de la visite. Aucune dégradation, aucun graffiti, aucune rayure ! A croire que les récupérateurs, squatteurs, fêtards et graffeurs ont un peu de cœur et de respect.
Dans le couloir, deux petits appareils de radiologie sont présents. Ils sont épargnés eux aussi, encore en bon état. L’autre récompense de la visite de cet hôpital.
Dans une des salles, les vestiges de la pause et des déjeuners sont encore présents. Ainsi, une cafetière jonche sur le plan de travail, une casserole est encore en place sur les plaques de cuisson ou encore de la vaisselle est rangée dans un placard.
Exploration d’un bâtiment annexe.
Direction maintenant les deux derniers bâtiments, en fond de site. L’un ressemble beaucoup à la structure de l’hôpital. Il s’agit en fait de salles de consultation, pour le sevrage du tabac. Une plaque l’indique sur un des côtés de la bâtisse.
A l’intérieur, plus grand-chose d’intéressant. Le bâtiment est vide. Une grande pièce centrale est présente. Elle fait penser aux salles dans lesquelles les groupes « d’anonymes » se ressemblent en cercle pour parler de leur problème.
Exploration du dernier bâtiment, mystérieux.
Le dernier bâtiment est relativement bizarre. Sa structure n’a rien à voir avec celle de l’hôpital. Son utilité est alors encore plus floue. Il ressemble à un entrepôt ou une usine. D’ailleurs à l’arrière, des quais pour les semi-remorques sont présents.
A l’intérieur, une succession de salles formant un labyrinthe. Elles ressemblent étrangement aux salles blanches d’entreprises agroalimentaires. Des ventilations sont fixées au plafond, les salles sont carrelées, des portes battantes en caoutchouc les séparent. Un réel mystère plane sur la fonction qu’avait ce bâtiment.
Dans une des parties, certains se sont amusés à réaliser un Skate Park. Mais pas n’importe comment, la technique est rodée. A croire qu’ils sont professionnels ! Planches vissées, cloutées, doublées, un travail de pro.
Dans le bâtiment il y a de tout et n’importe quoi. Encore des lits d’hôpital, mais aussi une vieille balance, des chaises de salle d’attente ou encore ces bacs shampoing qui sont généralement présents chez les coiffeurs.
D’où la grande question de l’utilité et de l’histoire de ce bâtiment ?!
Quelques graffeurs sont venus poser leur blaze dans cette partie du site, comme Amen et Voce par exemple. Ils ont eu « le respect » de ne pas graffer l’hôpital proprement dit.
Une fois l’inspection faite de fond en comble, la sortie se fait en douceur, mais toujours avec cette question qui trotte dans la tête : qu’est-ce que ce bâtiment ?
Malheureusement aucune information.
Une rencontre inattendue.
Dernier passage alors dans la première aile, afin de profiter encore quelques instants de la beauté du lieu avant de sortir. Mais des bruits de pas se font alors entendre. Etait-ce vraiment une bonne idée de vouloir faire durer le plaisir ? Direction ces bruits de pas justement, pour être fixé. Rencontre alors nez à nez avec la Police ! Un sentiment de soulagement s’est fait ressentir. Tomber sur des récupérateurs n’aurait pas été le bon plan car ils ne font en général pas de cadeaux. Il en est de même pour les squatteurs.
Un petit moment de panique quand même, de peur de la réprimande. Mais au final un échange constructif a été fait avec eux. L’urbex leur était inconnu. C’était donc l’opportunité pour qu’ils puissent découvrir. Un grand merci à eux pour leur réceptivité et nous nous excusons encore pour la gêne occasionnée.
La visite s’est achevée sur cet échange. Cet hôpital restera un très bon spot, un des meilleurs qui a pu être fait sur UrbexElement, tant les surprises étaient présentes. La bâtisse est encore très récente et par moments une impression que l’hôpital fonctionnait encore se faisait ressentir. Une impression que le temps était juste figé et qu’il pouvait se redéclencher d’une minute à l’autre. Il est temps maintenant de laisser et de quitter ce lieu paisible et si captivant. La sortie se fait en douceur, mais de façon étrange, juste l’impression qu’une fois en dehors du site tout est remis en marche et que l’hôpital a repris la vie.
Démarrage de la voiture, dernier coup de tête en direction de la bâtisse puis décollage pour un retour en douceur à la maison.
La galerie photos de cet hôpital figure sur ce lien Flickr, bonne visu à tous !
Étiquettes : Abandon, Abandoned, Allergologie, art, Bac, chambre, Communauté, Community, Decay, Dermatologie, Desolation, element, exploration, france, graffitis, Graffs, Lit, Médical, Neurologie, Park, Pharmacie, Photo, photographie, Photography, Picture, Pneumologie, Radiologie, Radios, Shampoing, Skate, street, StreetArt, urbaine, Urban, urbex, UrbexElement, Urbextreme, Urbxtreme, World